La marche pour les sciences, c’est le 22 avril !

La marche des sciences

La mixité dans les sciences est loin d’être acquise ! Malgré une amélioration constante du nombre de diplômées au sein des disciplines scientifiques, les jeunes femmes peinent encore à choisir certaines filières jugées trop masculines…. même lorsqu’elles ont un bac S. La marche pour les sciences, c’est le 22 avril !

Pourquoi la marche pour les sciences ? Le 24 mars 2016, l’Unesco lançait un manifeste pour les femmes et la science pour plus de parité entre les hommes et les femmes dans la science.

Des disparités intrarégionales et interrégionales…

Le Rapport de l’UNESCO sur la science est sans équivoque : vers 2030, les femmes représenteront 53 % des titulaires d’une licence ou d’un mastère et 43 % des docteurs… mais seulement 28 % des chercheurs dans le monde.

Autre constat : les régions affichent de fortes disparités entre elles mais aussi au sein d’une même zone. À commencer par l’Asie. Si les Philippines, la Thaïlande, le Vietnam et la Malaisie présentent une parité – ou presque – parmi leurs chercheurs, l’Indonésie et Singapour ne comptent que 33 % de chercheuses là où le Japon et la Corée du Sud n’en affichent que 15 et 18%.

Et l’Europe n’est pas en reste : l’Europe du Sud-Est atteint elle aussi la parité parmi ses chercheurs alors que l’Union européenne ne compte que 33 % de femmes dans ses effectifs de recherche. À titre de comparaison, l’Asie centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes en comptent 44 %, le monde arabe, 37 %, l’Afrique subsaharienne 30 % et l’Asie du Sud 17  %.

La parité atteinte en 2056 dans les formations scientifiques et techniques
En dix ans, la féminisation des formations scientifiques et techniques dans le monde n’a progressé que de 4 points, pour atteindre 34 %, selon l’enquête Gender Scan menée dans 50 pays (plus de 4 000 salariés interrogés) par le cabinet d’études Global Contact en partenariat avec l’Unesco.

« À ce rythme, 40 ans seront nécessaires pour atteindre la parité ! La mixité est en panne dans les entreprises scientifiques, technologiques et innovantes : moins de 20 % de femmes sont par exemple présentes dans les instances décisionnelles ! »

Claudine Schmuck,Directrice associée, Global Contact

… et interdisciplinaires

Les stéréotypes ont la vie dure… et perdurent ! La biologie aux filles, les maths et la physique aux garçons. Autre point négatif : les femmes s’orientent majoritairement vers des secteurs moins porteurs et donc moins rémunérateurs et aux opportunités de carrière moins nombreuses.

Ainsi, elles sont nombreuses à favoriser l’agronomie et la chimie – domaines dans lesquels elles représentent la moitié des diplômés – alors que le taux de chômage s’élève à 8 % et que les écarts de salaires demeurent importants, dépassant 50 %. L’informatique manque elle aussi de représentativité féminine.

Là aussi, les écarts entre les régions du monde sont réels.

Il y a un hic dans le numérique
Selon le magazine Regards sur le numérique de Microsoft, on compte seulement 10 % de femmes dans les formations au numérique de niveau bac +2 ou bac +3. Pire : dans les grandes écoles informatiques, à l’Epitech, l’EPITA ou l’Ecole 42, les promotions récentes n’enregistrent que  5% de filles… alors que l’informatique était la 2e filière à intégrer le plus de femmes dans les années 80 !

Bonne nouvelle toutefois : les choses évoluent… lentement mais sûrement ! La proportion de femmes progresse parmi les ingénieurs, selon l’enquête 2016 de l’association Ingénieurs et scientifiques de France. Elles étaient ainsi près de 30 % à sortir diplômées d’écoles d’ingénieurs en 2015. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour elles, ça veut dire beaucoup !

En marche pour les sciences

Alors pourquoi marcher le 22 avril ? Non pas parce que vous êtes une femme ou un-e grand-e fan de rando mais parce qu’aujourd’hui, les sciences dans leur globalité sont menacées. Une initiative lancée aux États-Unis face aux nombreuses menaces qui pèsent depuis la dernière élection sur les sciences fondamentales et même le monde académique.

Synchronisées avec les marches initiées aux États-­Unis et dans plus de 200 villes dans le monde, des marches citoyennes pour les sciences auront lieu dans plus de 10 villes de France le 22 avril2017, dont :

  • Bordeaux
  • Clermont
  • Grenoble
  • Lille
  • Lyon
  • Marseille
  • Montpellier
  • Nice
  • Paris
  • Toulouse

Objectif : exprimer la solidarité de la communauté scientifique avec ses confrères américains, d’une part, mais aussi attirer l’attention du monde sur les possibles conséquences de certaines décisions, notamment concernant le déni du dérèglement climatique.

L’idée est de replacer les sciences dans le débat public sans aucun engagement politique ou partisan. Les marches souligneront l’importance pour une démocratie de disposer d’un service public de recherche scientifique et d’enseignement de qualité, indépendant des pressions industrielles, commerciales ou religieuses.

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