Quelle est la place des femmes dirigeantes en France en 2017 ?

Femmes dirigeantes en France

3e et dernier volet de notre dossier consacré aux femmes entrepreneures en France. L’heure est au bilan : en 2017, quel rôle jouent-elles vraiment ? Quel est leur profil ? Quelle réalité ? Autant de questions auxquelles je tente d’apporter quelques éléments de réponse dans cet article : Quelle est la place des femmes dirigeantes en France en 2017 ?

Quel est le profil type d’une dirigeante en France en 2017 ? Selon le site officiel economie.gouv.fr (chiffres 2015), elle est en règle générale plus diplômée que les hommes : 72 % des femmes sont de niveau Bac+5 à doctorat et MBA contre 62 % en moyenne.

Elle est aussi plus jeune que son homologue masculin : 44,6 ans en moyenne contre 46,2 ans pour les hommes.

Qui sont les femmes entrepreneures ?

En 2016, l’indice entrepreneurial – part des Français qui sont ou ont été dans une démarche entrepreneuriale – s’élevait à 27 % pour les femmes.

Autre signe encourageant : le nombre de femmes de moins de 40 ans créatrices d’entreprises est en augmentation constante. De plus, des secteurs traditionnellement masculins se féminisent davantage, tels que l’énergie (+130 % en 10 ans), l’industrie agroalimentaire (+23,6 %) ou encore l’immobilier (+21,5 %).

Dans quel secteur travaillent-elles le plus souvent ?

  • 29 % des micro-entreprises gérées par des femmes sont dans le secteur du soutien aux entreprises (conseil)
  • 25 % dans les services aux ménages
  • 20 % dans le secteur du commerce
  • 12 % dans le secteur de l’enseignement, du social et de la santé
  • 6 % dans l’Industrie
  • 2,5 % dans l’information et la communication
  • 2,5 % dans la restauration
  • 1 % dans la construction

Halte aux clichés

140 dessinatrices appellent au boycott du festival d'AngoulêmeOutre leur manque de visibilité, les femmes dirigeantes souffrent encore de nombreux a priori contreproductifs. Les mesures prises par les divers gouvernements ces dernières années en faveur de l’entrepreneuriat féminin s’avèrent positives mais doivent aussi être nuancées.

Si le nombre de femmes entrepreneures a effectivement plus que doublé entre 2012 et 2015, l’association Femmes Chefs d’Entreprises indique que la part de femmes chefs d’entreprises devrait s’établir autour de 25 % en 2017.

Alors halte aux préjugés ! Voici 7 clichés répertoriés par le site www.chefdentreprise.com auxquels les dirigeantes peuvent se trouver confrontées :

  1. Les femmes ne sont pas attirées par l’entrepreneuriat : FAUX.

Selon les chiffres officiels, 18 % des Françaises souhaitent créer leur entreprise, soit près de cinq millions de dirigeantes potentielles. 18 % de femmes se montrent également tentées de créer ou de reprendre une entreprise dans les deux ans, selon l’APCE.

  1. Les performances des entreprises dirigées par femmes sont moindres : FAUX.

Outre l’index Women Equity, des chercheurs de la Skema Business School et de Novancia montrent que les entreprises dirigées par des femmes ont en moyenne une profitabilité supérieure de 9 % par rapport à des sociétés dirigées par des hommes.

  1. Le premier frein à l’entrepreneuriat féminin est la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle : FAUX.

Près d’une sur deux (46 %) pense au contraire qu’être cheffe d’entreprise permet d’accéder plus facilement à l’équilibre vie privée et vie professionnelle (APCE, 2014). Toutefois, cette problématique reste très importante : 19 % des 400 dirigeantes interrogées (contre 16 % d’hommes) lors d’un sondage CSA pour KPMG (avril 2015) placent cette problématique comme le 1er obstacle à la constitution d’une entreprise.

  1. Les femmes ont les mêmes accès au financement que les hommes : FAUX.

Elles sont ainsi 4,3 % à accuser un refus de crédit bancaire contre 2,3 % pour les hommes. Selon une étude OpinionWay pour la fondation Entreprendre et Axa (janvier 2017), 35 % des femmes entrepreneures estiment avoir besoin d’un soutien sur le plan financier dans leur quête de fonds. Mais en règle générale, elles demandent moins de prêts ou des prêts moins importants que les hommes.

  1. Les femmes créent des entreprises dans tous les secteurs d’activité : FAUX.

Elles créent plutôt leur entreprise dans les domaines de la santé, des services à la personne et du conseil. Le tertiaire et les services comptent ainsi le plus d’entreprises dirigées par des femmes. Ce sont aussi là qu’elles accèdent le plus souvent à des fonctions à responsabilités au sein des entreprises. Pas étonnant donc de retrouver cette proportion dans la création d’entreprises.

Selon l’APCE, 63 % des entreprises du secteur de la santé ont été créées par des femmes en 2014. Suivent les secteurs des services aux personnes (55 %), de l’enseignement (42 %), des activités de soutien aux entreprises (39 %) et du commerce de détail (37 %). Toutefois, on observe en effet une tendance à la diversification, au sein des entreprises et dans le cas de création.

  1. Les femmes ont un management plus participatif que les hommes : VRAI et FAUX.

Existe-t-il véritablement un management masculin et un management féminin ? Les femmes possèdent-elles naturellement des qualités que les hommes ont moins et réciproquement ? Difficile à dire mais il apparaît que l’éducation et la formation – et ce depuis l’école primaire – contribuent à développer des compétences différentes chez les filles et les garçons, qualités qui se retrouvent à l’âge adulte en entreprise. Mais les femmes n’en demeurent pas moins tout aussi compétentes que leurs homologues.

  1. La France est en retard sur l’entrepreneuriat féminin par rapport aux autres pays occidentaux : VRAI et FAUX.

La France est le 6e pays le plus favorable à l’entrepreneuriat féminin ! En 2015, la France se classait à la 6e place des pays les plus favorables à l’entrepreneuriat féminin. Avec un score de 68,8, l’Hexagone est devancé par les Pays-Bas, le Danemark, le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis, leader du top 10 FEI réalisé par l’Institut global de l’entrepreneuriat et du développement (GEDI). Aux USA par exemple, les femmes représentent près de 50 % des créations d’entreprises. Mais là aussi les inégalités sont frappantes.

La loi Copé Zimmermann, entre autres, a lancé le mouvement en France et la situation tend à s’améliorer. Notre système social favorise également les carrières au féminin et la vie de famille, ce qui n’est pas le cas de tous nos voisins.

Pourquoi est-il important de lutter très tôt contre de tels préjugés ? Parce que les jeunes filles pourront alors se projeter elles aussi dès le plus jeune âge à la tête d’une entreprise.

Les femmes, avenir de l’entreprise ?

Même si les écarts sont encore flagrants, la tendance est au rattrapage ! En France, le décalage entre hommes et femmes au travail est déjà comblé à 75 %. Mais dans le monde, il faudra attendre 2186 pour atteindre la parité économique entre les hommes et les femmes au travail selon un rapport du Forum économique mondial.

Néanmoins, tous les espoirs sont permis. Pourquoi ? Parce que les Françaises sont les femmes les plus ambitieuses du monde ! Cocorico. C’est ce que révèle en effet le rapport “Global Gender Diversity 2016” publié fin octobre 2016 par le cabinet de recrutement britannique Hays.

Les Françaises sont ainsi 64 % à vouloir occuper un poste à haute responsabilité (contre 79 % pour les hommes). Elles devancent leurs consœurs portugaises et belges. Les Allemandes ne se classent qu’en 22e position juste devant les Américaines et les Chinoises.

Quelle ambition pour les Françaises ?

  • 64 % veulent occuper des postes à responsabilités
  • 40 % convoitent le statut de manager
  • 32 % aimeraient faire partie de la direction d’une entreprise
  • Toutefois, seules 8 % aspirent à devenir PDG

Et si la femme était vraiment l’avenir de l’entrepreneuriat ? On peut y croire !

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