Filles-garçons, faire le libre choix de son métier

Les enjeux de la mixité

Le lundi 7 mars dernier s’est tenu le Forum de la mixité. L’occasion d’assister à de nombreux conférences mais surtout d’écouter et de partager les expériences. Dans le cadre de ce forum s’est ainsi tenu un atelier portant sur « les métiers au féminin ou au masculin ». Trois femmes ont ainsi partagé leur point de vue et leurs conseils. Et les choses évoluent en faveur de la mixité même dans les métiers techniques !

Sandra Chapart, DRH EcoEmballages, Catherine Woronoff-Argaud, responsable diversité et mixité SNCF, et Rachel Tomczak, Engineering, Decoration, Senior Manager pour Faurecia sont ainsi intervenues, mettant en avant leur parcours mais aussi leur expérience en tant que femmes exerçant des fonctions à responsabilité.

Une conversation animée Libie Cousteau, grande reporter spécialiste de l’éducation.

Les stéréotypes ont la peau dure

Ainsi, si les filles réussissent mieux à l’école mais on ne compte que 11% de filles dans la construction et 27%  en moyenne dans les écoles d’ingénieurs. Les stéréotypes ont la peau dure : aux hommes les métiers techniques, aux femmes ceux des services. Comment y remédier alors ? En communiquant en interne à l’image de ce que fait la SNCF.

« Nous menons des campagnes de communication en interne mais nous faisons aussi de la pub surtout lors de la semaine des femmes. Nous essayons sans arrêt de valoriser des portraits de femmes pour leur montrer qu’elles peuvent aussi s’épanouir là-dedans. On va dans des écoles d’ingénieurs aussi, des universités… Nous sommes également partenaires de l’opération Elles bougent. »

La SNCF ne compte que 2 % de conductrices !

La SNCF organise le Girl’s Day chaque année pour montrer aux jeunes filles la diversité des métiers à la SNCF, même techniques. Le corps professoral aussi est présent à cette occasion. « On est aujourd’hui à 20% de femmes à la SNCF contre 10% dans les années 80. C’est une moyenne en Europe. Mais on n’a que 2% de conductrices de train. L’intégration est bénéfique pour tous, c’est un levier du changement. Nous avons ainsi lancé le réseau SNCF au féminin en 2012 qui compte aujourd’hui plus de 4 000 membres. »

Objectif : créer des ateliers d’entraide entre les femmes, les aider à oser…

Une prise de conscience même dans les métiers « masculins »

La situation évolue. Aujourd’hui, même les secteurs à forte dominante masculine se féminisent, comme l’explique Rachel Tomczak, Engineering, Decoration, Senior Manager chez Faurecia. Une question qu’elle connaît bien, elle qui est titulaire d’un Bac E, puis d’un diplôme d’ingénieur aux Arts et Métiers :

« Nous n’étions que 4 femmes sur 150 étudiants !  Je travaille dans l’automobile depuis de très nombreuses années et j’en suis très contente. Le groupe compte aujourd’hui 100 000 collaborateurs dans le monde donc je voyage beaucoup. Il y a une vraie prise de conscience autour du travail avec les femmes. »

Toutefois, Faurecia inclut seulement 7 % de femmes parmi ses cadres dirigeants.

Une situation que l’on retrouve dans la plupart des entreprises, et ce quelle que soit leur taille et même tous secteurs d’activité confondus. Sandra Chapart évolue en tant que DRH d’EcoEmballages, entreprise de développement durable, et de ses 230 collaborateurs. Pourtant, la PME intègre 60% d’ingénieurs et 60% de femmes !

« On travaille avec des cabinets de recrutements et nous nous intéressons beaucoup au sens que les femmes donnent à leur carrière. On place la souplesse au cœur du temps de travail : télétravail pour les personnes en région notamment, temps partiel facilité, on fait très attention aussi à l’égalité de salaire, l’équilibre vie privée – vie professionnelle, on facilite le travail à la maison… On est à la fois dans l’action et la proaction. »

Mais à l’instar de Faurecia, l’entreprise compte elle aussi plus de managers hommes que de femmes. Pourquoi cela ? Parce que le côté « Osez » pose encore très souvent problème.

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