Quelle est la place des femmes dans le numérique en 2018 ?

Quelle est la place des femmes dans le numérique en 2018 ? Le 15 février dernier, 25 réseaux économiques se sont réunis pour présenter au siège de Google France leurs 25 propositions pour accélérer la mixité femmes-hommes dans le milieu économique, et ce en présence de Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État en charge du numérique, et Delphine Geny-Stephann, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances. L’enjeu : engager la responsabilité de chacun.e et de parler d’une seule voix pour promouvoir la place des femmes dans le numérique !

Le dernier classement Forbes-Pressedd est sans appel : les femmes sont les grandes absentes des personnalités les plus médiatisées en France en 2017.

Sur les 1 000 personnalités les plus médiatisées en 2017 dans la presse écrite française, seulement 16,9 % sont des femmes, soit une baisse continue depuis 2013. Et le pire est dans le domaine du business : seulement 1 % de femmes médiatisées.

Les 25 propositions pour promouvoir l’égalité femmes – hommes dans le numérique

Violaine Cherrier chef de projetL’initiative #25propositionsFH s’inscrit dans le sillage de la Présidence de la République, qui a érigé l’égalité femmes-hommes au rang de « Grande cause nationale ». « Pour booster les femmes dans le numérique on ne va pas faire une grande déclaration mais de nombreuses actions », a ainsi déclaré Mounir Mahjoubi.

Les 25 propositions des 25 grands réseaux féminins pour l’égalité :

1. Rendre obligatoire les interventions de rôles modèles féminins dans les collèges et lycées pour sensibiliser les jeunes à l’esprit d’entreprendre au féminin et permettre aux jeunes femmes de faire des choix d’orientation ambitieux et moins stéréotypés.

2. Que tout ce qui concerne l’entreprenariat en France soit rattaché au ministère du Travail, de l’Emploi et du dialogue social. Qu’on arrête au XXIe siècle d’associer « l’entreprenariat au féminin » au « social ». Les femmes entrepreneurs sont créatrices d’emplois au même titre que les hommes !

3. À l’Islandaise : créer une certification renouvelable tous les 3 ans des entreprises et des administrations respectant l’égalité salariale. À défaut, pénalité à définir.

4. Promouvoir et s’engager pour l’égalité entre les femmes et les hommes avec les Labels égalité (France – Europe – International) pour développer une culture de l’égalité et changer de système : d’organisation, de gouvernance, de pensée.

5. Amplifier la neutralisation de la maternité pour l’évolution de la rémunération. À la naissance d’un enfant, de nombreuses mères changent de situation professionnelle : passage à temps partiel, interruptions de carrière, etc. Selon une étude du Centre d’études de l’emploi (juillet 2014) les mères de trois enfants ou plus perçoivent en moyenne un salaire mensuel net plus faible de 24,9 % (15,9 % dans le secteur public) par rapport aux femmes sans enfant. Nous proposons de renforcer l’application de la garantie de rattrapage à l’issue du congé maternité (Code du travail art. L. 1225-26) en lui donnant un caractère obligatoire (indépendant de la négociation collective) dans les entreprises de plus de 300 salariés.

6. Promouvoir la mixité dans les secteurs scientifiques et technologiques :

  • Attirer plus de femmes dans ces secteurs en favorisant leurs conditions de carrière et de développement personnel
  • Partager les bonnes pratiques pour créer un environnement propice à leur épanouissement dénué de tout sexisme et de stéréotypes

7. Permettre aux femmes, qui en feraient la demande, de consulter les feuilles de paie des collègues de même « grade » (H/F).

8. Concevoir un programme TV (série, émission de télé-réalité…) mettant en scène des role models féminins dans la technologie.

9. En Mode UP! propose à l’État d’accompagner et de participer à un événement appelé « Hack Ton CAC » en partenariat avec d’autres associations volontaires pour que des jeunes venus de tous horizons et formations puissent en une journée « disrupter » un CAC 40 fleuron de notre économie appuyé par des startupers de renom avec en point d’orgue : la Mixité en Entreprise booster de croissance et les « Mixités » génératrices de créativité et d’innovations.

10. Augmenter le nombre et la qualité de nos clubs départementaux, un par département, Afin d’accompagner et d’aider les femmes pour « Osez entreprendre ».

11. Introduire dans la mission de contrôle des commissaires aux comptes le respect de la loi Copé-Zimmermann sur la féminisation des instances de gouvernance.

12. Grâce à l’observatoire mis en place par Femmes Ingénieurs à partir des données issues de l’enquête IESF auprès des diplômé.e.s des écoles délivrant un titre d’ingénieur, assurer un rôle de vigie sur l’évolution de la situation des femmes ingénieures et contribuer à son amélioration dès leur parcours scolaire et tout au long de leur carrière professionnelle.

13. Poursuivre la mobilisation massive des collégien.ne.s et lycéen.ne.s avec en 2018/2019 un programme vidéo/TV qui capitalise sur le succès de Science Factor, le premier concours d’innovation citoyenne.

14. Instaurer des quotas Femmes/Hommes dans les instances collégiales d’exercice du pouvoir, telles que les COMEX/CODIR.

15. La création d’une loi globale contre le sexisme. Une loi permettant de réprimer tous les actes inspirés par la misogynie que ce soit dans les discours qui infériorisent les femmes, les discriminations, le harcèlement, les publicités sexistes, … Cette loi permettrait de rassembler et de réprimer tous les « agissements » sexistes afin d’éviter le flou juridique dans l’application de la loi.

16. Lancer un Grenelle contre la précarité et l’insécurité de l’emploi des femmes non qualifiées.

17. Led By HER lancera une plateforme permettant aux entreprises et individus d’apporter leurs compétences directement aux projets portés par des femmes entrepreneures pour accompagner les femmes dans leur lancement et démocratiser l’accès à l’entrepreneuriat.

18. Mettre en place des mesures incitatives à la mixité dans la gouvernance exécutive des entreprises financées par BPI. Ainsi, toute entreprise répondant au critère de 40% minimum d’un sexe et 60% de l’autre sexe au sein de son exécutif aura droit à un avantage sur les financements BPI : par exemple, allongement d’un an de la durée de prêt, baisse du taux d’emprunt, etc.

19. Faciliter et accompagner l’entrepreneuriat des parents : en subventionnant des espaces de travail avec garde d’enfants pour les parents entrepreneurs ; en valorisant le congé paternel (allongement, obligation, meilleure indemnisation) ; et avec un allègement fiscal supplémentaire pour les frais de garde des enfants des créateurs d’entreprise (moins de 3 ans d’activité de l’entreprise) et un allègement fiscal des frais de garde des enfants jusqu’à 11 ans (et non jusqu’à 6 ans).

20. Pour que la “startup nation” se transforme en “licorne responsable” et que les femmes y aient leur place, PWN Paris appelle le Président de la République Emmanuel Macron, la ministre du Travail Muriel Pénicaud ainsi que la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa à proposer des mesures concrètes afin de libérer les femmes à la fois de leurs charges mentales quotidiennes, mais aussi des contraintes matérielles qui leurs sont apposées.

21. Promouvoir l’entraide entre femmes, particulièrement dans les entreprises des secteurs techniques et le milieu entrepreneurial où nous sommes peu nombreuses. Par exemple sous forme de tutorat des jeunes diplômées pour les aider à mieux appréhender l’entrée dans la vie active, à oser prendre leur place, à concilier vie professionnelle et vie personnelle.

22. Lancer une campagne institutionnelle nationale grand public d’une durée de 3 ans pour donner envie notamment aux jeunes filles (lycéennes) de rejoindre ces filières et pour faire connaître les métiers du numérique.

23. Diffuser massivement une culture de l’égalité à travers la formation des étudiant.e.s et professionnel.le.s aux stéréotypes de genre dans le numérique et la tech.

24. Développer le dispositif du Club Gen #Startuppeuse en articulation avec l’existant pour accompagner davantage de #Startuppeuses portant des projets innovants et à impact, notamment à l’international et, enfin déployer le potentiel de l’Entrepreneuriat Féminin français.

25. Lancer une plateforme digitale pour mettre en relation des collégiens et lycéens qui ont déjà des envies, des projets professionnels avec des femmes passionnées qui souhaitent s’engager comme mentors pour les accompagner dans la réalisation de leurs rêves. Cette initiative s’inscrit comme une réponse concrète aux difficultés liées au choix d’orientation et au manque de modèles d’influence féminins, accessibles à tous. Pour lancer cette plateforme, lui donner un véritable élan afin qu’elle ait une forte résonance auprès des jeunes, il est primordial de réaliser une grande campagne de sensibilisation audiovisuelle. Celle-ci consisterait à mettre en lumière un duo mentor / mentee, susceptible d’inspirer les générations de demain mais également de créer des vocations.

Source : Le blog Emploi

En savoir plus sur ces 25 réseaux économiques

Dans les start-ups, où sont les femmes ?

Si 40 % des entreprises individuelles en France sont aujourd’hui créées par des femmes, seules 10 % des start-ups le sont par une femme.

Un constat que l’on retrouve à l’international : en effet, en 2017, 70 % des start-ups dans le monde ne comportent aucune femme dans leur conseil d’administration.

Voilà ce que révèle une étude menée par la Silicon Valley Bank. Un pourcentage pourtant à la hausse puisque « seules » 66 % des start-ups ne comptaient aucune femme dans leur CA en 2016.

Et cette réalité s’étend aux fonctions à hautes responsabilités : 54 % des start-ups n’intégraient que des hommes à ces postes, soit près de 10 % de plus par rapport à 2016.

« Si autant de femmes que d’hommes travaillaient ou montaient leur entreprise, la croissance en 20 ans pour la France serait de 9,4 %. »
Claire Saddy, présidente de l’incubateur Les Premières à l’occasion de la soirée de présentation des #25propositionsFH

Retrouvez prochainement sur ce blog l’interview de Carole Danancher, CEO et cofondatrice de la start-up Check it Out !

Quelle est la place des femmes dans le numérique en 2018 ?

Margaret Hamilton programmatrice à la NASA
Margaret Hamilton dans le module de commande Apollo – © NASA

Le secteur du numérique serait-il le parent pauvre de l’égalité femmes – hommes ? Certes il n’est pas le seul mais le constat est affligeant.

Les femmes sont moins de 10 % à diriger des entreprises numériques, moins de 27 % dans les postes à responsabilités selon une étude menée auprès de 3 000 personnes, en Asie, France, Allemagne et États-Unis (2017).

Une « évidence » lorsque l’on sait que l’on compte moins de 30 % de jeunes filles sur les bancs des écoles d’ingénieurs ! Pourtant, les femmes se sont montrées pionnières dans le numérique. Parmi elles :

  • Ada Lovelace fut ainsi la 1re programmatrice informatique dès les années 1840
  • Grace Hopper a découvert le « bug »
  • Margaret Hamilton a mis en place le logiciel de la NASA qui a permis à l’homme de marcher sur la Lune

Le saviez-vous ?
Depuis 2009, le « Ada Lovelace Day » est célébré chaque deuxième mardi d’octobre dans le monde anglo-saxon pour rappeler que le premier programme informatique fut inventé par une femme.

En l’espace de vingt ans, la place des femmes dans l’informatique a été réduite de moitié

Alors pourquoi compte-t-on si peu de femmes aujourd’hui dans la high tech ? L’informatique est en effet le seul domaine dans lequel la part des femmes est en nette régression, alors que dans toutes les filières scientifiques et techniques, elle augmente.

Fait plus inquiétant : en 1983, l’informatique était alors le 2e secteur comportant le plus de femmes diplômées, avec 20,3 %, soit 6 points au-dessus de la moyenne des femmes ingénieures selon la chercheuse Isabelle Collet, maîtresse d’enseignement et de recherche en sciences de l’éducation à l’université de Genève. Dans les années 2010, la proportion de femmes diplômées dans les filières sciences et technologies de l’information et de la communication n’est plus que de 11 % !

À l’image d’autres secteurs qui se sont développés – à l’image de ce qu’il s’est passé dans le milieu du cinéma par exemple – et sont devenus un véritable enjeu économique et de société, l’informatique a donc laissé les femmes de côté. Toutefois, de nombreuses initiatives en faveur des jeunes filles ont vu le jour ces dernières années.

Des mesures en faveur de la féminisation du numérique

Parmi elles, l’association Elles bougent qui mobilisent les cadres féminins en entreprise ou en grandes écoles à promouvoir les carrières scientifiques au féminin dès le collège et le lycée.

Si ces dernières années, les femmes représentaient 28,4 % de l’effectif total d’élèves-ingénieure-s toutes typologies d’écoles confondues, ce chiffre tend – doucement mais sûrement – à augmenter. Elles représentent également 47 % des élèves en terminale S, soit près de 20 % de plus. Donc il reste encore du chemin à parcourir !

La Journée de la Femme Digitale
La Journée de la Femme Digitale est depuis 5 ans un rendez-vous annuel inspirant et bienveillant, célébrant l’innovation au féminin. Avec une ambition : donner envie aux femmes d’oser, d’innover et d’entreprendre grâce au digital. L’évènement est ouvert à toutes… et à tous, online et offline également.
Rendez-vous dès le 12 mars pour l’ouverture de la billetterie en ligne et le 17 avril prochain à la Maison de la Radio pour la FDJ 2018 !
http://lajourneedelafemmedigitale.fr

Lire aussi