2017 : quel bilan pour les droits des femmes ?

silence breakers time 2017

Début 2018, l’heure est au bilan concernant l’égalité femmes – hommes et force est de constater que 2017 s’est révélée une année « extraordinaire » pour les femmes. Mais pas toujours dans un sens positif. Si le scandale Harvey Weinstein a permis de mettre en lumière le harcèlement et les agressions sexuelles rencontrées par de très (trop) nombreuses femmes dans le milieu professionnel, il n’en reste pas moins que l’année a également marqué un coup d’arrêt dans l’égalité femmes – hommes. Alors 2017 : quel bilan pour les droits des femmes ?

Si les femmes ont fait la Une de l’actualité cette année en s’emparant notamment des réseaux sociaux pour dénoncer le harcèlement et les agressions sexuelles au travail ou dans la vie quotidienne, le rapport annuel sur la parité publié par le Forum économique mondial révèle que pour la 1re fois depuis ces 10 dernières années, les inégalités entre les hommes et les femmes se sont de nouveau creusées en 2017.

L’égalité au travail en… 2234 !

En 2016, le rapport du World Trade Forum annonçait l’égalité femmes – hommes au travail à un horizon de 170 ans soit en 2186 ! Or, le même rapport en 2017 le prédit pour 2234, soit 48 ans plus tard. Bref, plus que 217 années encore à attendre !

Autre point : ce recul marque en réalité un creusement de l’écart entre les hommes et les femmes dans les quatre piliers étudiés dans le rapport : le travail, l’éducation, la santé et la politique.

Résultat : à ce rythme, l’égalité globale entre les hommes et les femmes dans le monde sera atteinte dans un siècle. Les prévisions l’an dernier portaient sur 83 ans, soit 17 années de moins !

Un salaire inférieur de 25,7 %

En réponse à ces constats, Les Glorieuses, mouvement féministe, lançaient le #3Novembre11h44 et appelaient ainsi les femmes à cesser le travail le 3 novembre dernier à 11h44 pour dénoncer les inégalités salariales. En effet, c’est à partir de ce jour-là et de cette heure précise que les femmes commençaient à travailler « gratuitement ». En moyenne, elles affichent un salaire inférieur de 25,7 %.mouvement #3Novembre11h44 Les Glorieuses

À noter : l’Islande est le 1er pays au monde à avoir rendu obligatoire, le lundi 1er janvier 2018, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. En conséquence, les employeurs qui maintiendront les écarts de salaire devront désormais s’acquitter d’une amende. Ce n’est pas la 1re fois que le pays nordique donne l’exemple après avoir voté massivement au mois de juin dernier une loi contre les inégalités sociales. La mesure a ainsi été votée par la majorité des parlementaires, toute opinion politique confondue… Parlement composé à près de 50 % par des femmes ! Il est bon de rappeler que l’Islande est depuis 9 ans le 1er pays au monde en matière d’égalité des genres selon le rapport du Forum économique mondial avec un niveau de parité à hauteur de 87 % !

À quand une telle loi en France ? Il semblerait que Marlène Schiappa y travaille (voir plus loin dans cet article).

Quid des femmes dirigeantes ?

2017, c’est aussi l’entrée en vigueur de la très attendue loi Copé – Zimmermann imposant dès janvier l’année dernière aux plus grandes entreprises un minimum de 40 % de femmes dans leur comité de direction.

Si les indicateurs sont à la hausse et les signes encourageants, malheureusement, même au niveau des dirigeantes d’entreprise les inégalités persistent !

  1. Dans les salaires tout d’abord : les femmes cheffes d’entreprise gagnent ainsi 31 % de moins que les hommes, 2 020 euros mensuels en moyenne contre 2 915 euros pour les hommes. Une différence qui s’explique par un nombre d’heures travaillées moindre – lié souvent aux tâches ménagères et familiales qu’elles gèrent encore à 75 % au sein du foyer – et aux secteurs d’activité peu rémunérateurs dans lesquels elles travaillent le plus souvent : santé, éducation, social…
  2. Mais aussi dans la taille des entreprises dirigées : en effet, si une seule entreprise du CAC40 compte une femme à sa tête – Engie –, seules 14 % de femmes dirigent une entreprise de 50 personnes et plus. Elles restent les plus représentées dans les entreprises de 10 à 20 salariés. À noter également : 40 % des entreprises individuelles – les plus fragiles et menacées – sont créées par des femmes !

« Féminisme », mot de l’année 2017…

… Aux États-Unis ! C’est là tout le paradoxe de l’année 2017. L’égalité femmes – hommes recule alors que l’on n’a peut-être jamais autant parlé des femmes et des droits des femmes.

Ainsi, en décembre 2017, le dictionnaire américain Merriam-Webster a élu « féminisme » mot de l’année 2017.

Les recherches autour du terme « Féminisme » ont augmenté de 70 % par rapport à 2016.

Une tendance qui doit beaucoup à l’élection de Donald Trump fustigé par les féministes et les femmes pour ses propos profondément sexistes à l’encontre de la gente féminine. Ainsi, la Women’s March ou marche des femmes en français était organisée dans de nombreuses villes américaines – on a compté 408 marches environ – mais aussi du monde – 168 marches – le 21 janvier 2017 pour protester contre le président américain mais surtout défendre les droits des femmes et des minorités. Les différentes marches ont réuni plusieurs millions de personnes dans le monde entier !

À noter que le dictionnaire Le Robert invitait les internautes via son compte Twitter à choisir le mot de l’année 2017. Parmi les 10 propositions, le terme « Féminisme ». Mais c’est « Perlimpinpin » qui a remporté les suffrages. En 2016, le mot « vivre-ensemble » l’avait emporté.

Les femmes ayant brisé le silence, « personnalités de l’année » pour Time Magazine

MeToo personnalité de l'année 2017

« Les briseuses de silence » ou The silence breakers, voilà ce que l’on peut lire sur la couverture du numéro de décembre de Time Magazine, célèbre magazine qui chaque année désigne la ou les personnalités de l’année.

En 2017, ce sont donc 6 femmes qui ont été mises à l’honneur pour avoir osé briser le silence au sujet du harcèlement et des agressions sexuelles, notamment liés à l’affaire Weinstein.

Mais pas que. C’est tout le mouvement #metoo qui a ainsi été récompensé.

 

 

Parmi les femmes ainsi honorées pour avoir brisé l’omerta, des personnalités très diverses :

  • L’actrice Ashley Judd
  • La chanteuse Taylor Swift
  • Adama Iwu, lobbyiste pour Visa
  • Isabel Pascual, cueilleuse de fraises mexicaine
  • L’ex-employée d’Uber Susan Fowler, parmi les premières à dénoncer des abus sexuels
  • Ainsi qu’une femme au visage caché, en référence à celles et ceux restés anonymes.

Plus de références quant au mouvement #metoo plus bas dans cet article.

16,9 % de femmes parmi les 1 000 personnalités les plus médiatisées en 2017

Si le mot « Féminisme » est le plus cherché de l’année, les femmes, elles, manquent encore clairement de visibilité et de place dans l’espace public.

Selon le baromètre Forbes France -Pressed paru fin décembre 2017, 83,1 % des personnes dont la presse française a le plus parlé en 2017 sont donc des hommes. En 2013, ils « n’étaient » que 80,80 %. L’étude porte sur 4 catégories : politique, culture, sport et business.

Pire : même lorsque la presse française parle des femmes, elle ne leur donne pas la parole ! Ainsi, les femmes ne totalisent que 916 607 citations alors que les hommes en comptent 5 322 450.

La parité dans les médias Forbes 2017

Parmi les nombreuses inégalités, à noter que les femmes politiques ont moins la parole que leurs homologues masculins alors que le gouvernement d’Emmanuel Macron atteint la parité !

Les femmes ministres sont présentes à hauteur de 40,7 % dans la presse mais, surtout, elles ne totalisent que 80 000 citations, soit 22,8 % du total, contre 269 732 pour les hommes. Nous sommes encore loin de la parité !

Les femmes grandes absentes de l’espace public

Des chiffres qui ne font que refléter la réalité : les femmes souffrent d’un véritable manque de visibilité pour s’exprimer au sein de l’espace public, qu’il soit réel ou virtuel. Et ce à tous les niveaux.

La réalité en quelques chiffres clés :

  • 59 % des femmes dans le monde disent subir en ville du harcèlement verbal au moins une fois par mois selon l’association @Womenability.
  • On compte en France moins de 16 % de femmes maires.
  • Seules 2 % des rues en France portent le nom d’une femme !
  • Seules 27 % de femmes inscrites à l’Ordre des architectes… pour 40 % de femmes diplômées en architecture.
  • 40 % des sans-abris sont des femmes en France mais les voit-on ?
  • 80 % des artistes exposés dans les galeries sont des hommes.
  • On compte 40 % de femmes dans les transports publics en France mais seulement 10 à 15 % aux postes de direction.
  • Sur les 303 stations de métros parisiennes, seulement une porte un nom féminin : Louise Michel.
  • Selon une recension de Libération, au moins 109 femmes ont été tuées par leur compagnon en 2017.
  • Pour 61 % des Français, les hommes sont traités avec plus de respect que les femmes dans l’espace public selon un sondage OpinionWay pour TEDxChampsÉlyséesWomen.
  • Toujours selon ce sondage, 82 % des Français estiment que les enjeux d’inégalités dans les espaces publics doivent être une priorité pour les pouvoirs publics.

Mais pourquoi un tel manque de visibilité ? Parce que l’espace public reste conçu par les hommes et pour les hommes !

Heureusement, la situation évolue et les mentalités bougent, sur le web d’un côté, mais aussi dans l’espace urbain de l’autre.

L’année 2017 en hashtags

Comment ne pas conclure ce papier comme on a conclu l’année : avec un mouvement, que dis-je une révolution Made in Women ? Car oui, en 2017, les femmes ont enfin osé prendre la parole et de quelle manière. Une

libération qui a fait du bruit à l’image du (enfin des) scandale Harvey Weinstein, le plus célèbre et le plus puissant producteur d’Hollywood accusé par une puis par de très nombreuses femmes de harcèlement et d’agressions sexuelles !

Une affaire qui a secoué le monde du cinéma mais aussi la Toile et le monde entier. Fin octobre, 93 femmes révélaient ainsi avoir subi des agressions sexuelles de sa part… Et on comptait 14 viols ! Très vite, les réseaux sociaux se sont emparés du sujet et, en particulier, les femmes elles-mêmes.

Ainsi, l’actrice américaine Alyssa Milano (re)lançait sur Twitter le hashtag #MeToo pour dénoncer les agressions et le harcèlement sexuel. Depuis octobre, #MeToo a été utilisé des millions de fois dans au moins 85 pays ! #MeToo a ainsi été « nommée » personnalité de l’année 2017 par Time Magazine (voir plus haut).

En France, c’est la journaliste et rédactrice en chef de La Lettre de l’Audiovisuel, Sandra Muller, qui vit à New York et porte donc un double regard affûté sur les États-Unis et la France, qui lance le hashtag #BalanceTonPorc sur Twitter. Résultat : il est repris 200 000 fois en quelques jours à peine dans des pays francophones mais pas uniquement. Il continue aujourd’hui encore d’alimenter le fil Twitter. L’audace a payé : la peur a désormais changé de camp. Depuis, de nombreuses personnalités accusées de harcèlement ont dû quitter leurs fonctions.

De l’origine du mouvement MeToo

Si #MeToo a connu une 2e vie en octobre dernier grâce aux réseaux sociaux, le mouvement est né en réalité il y a 11 ans, en 2007, grâce à Tarana Burke, militante américaine engagée contre les violences faites aux femmes, et elle-même victime d’une agression sexuelle. Elle rebaptise alors son association Just Be Inc en Me too, tel un cri de guerre ou un slogan de reconnaissance pour les victimes. En signe de reconnaissance, elle a, le 31 décembre dernier, ouvert l’année 2018 à Times Square à New York en lançant le fameux compte à rebours.

Toutefois, si ce mouvement n’en reste qu’à Twitter – qui, rappelons-le, n’en demeure pas moins qu’un simple moyen de communication –, nous n’aurons peut-être pas tout perdu, mais, en revanche, nous n’aurons sûrement rien gagné ! Pour faire avancer les choses et accélérer le mouvement, le législateur doit s’emparer du sujet et prendre des décisions.

En effet, 95 % des femmes ayant osé porter plainte et dénoncer ce harcèlement dans leur entreprise… ont dû quitter l’entreprise ! Car oui, il reste toujours aussi compliqué de porter plainte du fait de la prescription, de la réticence parfois de la police à prendre les plaintes, des difficultés à prouver les faits…

L’année politique 2017

Marlène Schiappa secrétaire d'Etat à l'égalité femmes - hommesÉlu en mai dernier à la présidence de la république française, Emmanuel Macron annonçait faire de l’égalité femmes – hommes la grande cause nationale de son quinquennat.

Pourtant, cela commençait mal : s’il avait promis un ministère plénier, l’égalité des droits femmes – hommes doit « se contenter » d’une secrétaire d’État en la personne de Marlène Schiappa, fondatrice du blog Maman travaille et ancienne conseillère sur l’égalité du maire du Mans.

Perdre en prestige pour mieux gagner en efficacité ? En tout cas, depuis l’affaire Weinstein et les révélations des nombreux cas d’harcèlement dans le milieu professionnel, la secrétaire d’État n’a pas manqué de prendre position et d’appeler à libérer la parole des femmes. De bon augure pour 2018 si les décisions sont prises.

La police nationale avait même twitté dans la foulée incitant les femmes à venir porter plainte… à condition de leur donner les moyens de les recevoir !

Voici les « annonces » phares de 2017 qu’il faudra suivre en 2018 :

  • La loi contre les violences sexuelles et sexistes
  • La verbalisation du harcèlement de rue
  • Allongement du délai de prescription concernant les agressions sexuelles : il est aujourd’hui de 20 ans à compter de la majorité et pourrait être prolongé à 30 ans…
  • Mise en place d’un plan d’action « dur et très concret » sur l’égalité salariale en entreprise accompagné de sanctions en cas de non-application
  • L’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires

Toutefois, certaines de ces mesures posent question : comment en effet verbaliser le harcèlement de rue ? Comment définir précisément le harcèlement sexuel et le différencier des « traditionnelles » blagues graveleuses et autres goujateries rencontrées fréquemment en entreprise (et ailleurs) ? Pourquoi ne pas abroger totalement la prescription liée aux agressions sexuelles ? Que contiendra exactement le plan d’action sur l’égalité salariale et comment s’assurer de son application sur le lieu de travail ?

Autant d’interrogations qui appellent à la plus grande vigilance en 2018. Restons attentif-ve-s ensemble !

À noter que Marlène Schiappa a été la 4e « ministre » la plus médiatisée en 2017 en France avec 7 646 citations, derrière Muriel Pénicaud, ministre du Travail, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, et devant Laura Flessel, ministre des Sports.

Affaire(s) à suivre donc !

Elles nous ont quittés en 2017

Comment terminer ce tour d’horizon 2017 sans citer celles qui nous ont quitté l’année dernière et, à leur façon, ont marqué l’histoire du féminisme voire l’histoire tout court ? La liste est loin d’être exhaustive. Je ne relaye ici que quelques disparitions soit les plus marquantes, soit parce qu’elles m’ont touchée.

À commencer par la plus grande d’entre elles :

Simone Veil (1927-2017)Simone Veil (1927 – 2017) : difficile de dresser son portrait en quelques lignes tant sa vie et son œuvre demeurent à ce jour d’une richesse inégalée. Déportée à l’âge de 17 ans parce que juive, elle passera sa vie à répondre au pire par le meilleur et en donnant à la France quelques-unes de ses plus grandes heures.

Nous lui devons bien plus que la loi pour l’avortement tant son apport aux droits des femmes est immense. 1re femme président du Parlement européen, elle entra à l’Académie française… avant d’entrer prochainement au Panthéon où elle ne sera que la 5e femme !

Maryam MirzakhaniMaryam Mirzakhani (1977 – 2017) : 1re femme à avoir remporté la médaille Fields, équivalent du prix Nobel de mathématiques, cette professeur de mathématiques à l’université de Stanford faisait aussi bouger les mentalités dans son pays d’origine, l’Iran. À sa mort, plusieurs journaux ont ainsi publié des photos d’elle sans foulard. Elle reste à ce jour la seule femme médaillée de Fields ! Un cancer du sein l’a emporté à l’âge de 40 ans.

 Jeannette Guyot (1919 – 2017) : peu connue en France, cette Française est pourtant l’une des deux seules femmes titulaires de la Distinguished Service Cross, obtenue durant la Seconde Guerre mondiale. Héroïne de la résistance, elle est également Chevalier de la Légion d’honneur, honorée de la Croix de guerre et Médaillée de la Résistance.

Sa mort a été relayée dans la presse anglo-saxonne avant la presse française !

Françoise HéritierFrançoise Héritier (1933 – 2017) : anthropologue et ethnologue et féministe française, connue pour ses études sur la domination masculine, les systèmes de parenté et la prohibition de l’inceste.

Directrice d’étude à l’EHESS, elle a également succédé à Claude Lévi-Strauss au Collège de France, inaugurant la chaire d’« étude comparée des sociétés africaines ».

Evelyne SullerotEvelyne Sullerot (1924 – 2017) : sociologue et militante féministe française, cofondatrice de l’association Maternité heureuse en mars 1956 qui deviendra en 1960 le Planning familial.

Elle est connue pour avoir fait avancer la cause des femmes avant de devenir une militante de celle des pères et de s’éloigner de la mouvance féministe.

 

Et aussi, parce qu’elles n’étaient pas que belles et talentueuses, mais parce qu’elles ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à faire respecter les femmes et les mettre en avant dans des milieux souvent masculins :

  • Les actrices / comédiennes Mireille d’Arc, Jeanne Moreau, Danielle Darrieux, Gisèle Casadesus et Emmanuelle Riva
  • La dessinatrice Annie Goetzinger
  • L’écrivaine Anne Bert, euthanasiée en Belgique
  • La joueuse de tennis Jana Novotna
  • La militante pour les droits LGBT Edith Windsor
  • La journaliste Véronique Robert
  • La présidente et fondatrice de l’association « Femmes pour le dire, femmes pour agir » (FDFA), Maudy Piot, engagée auprès des femmes handicapées.

Jean d'ormessonJean d’Ormesson (1925 – 2017) : l’exception faisant la règle, j’aimerais aussi rendre hommage à un homme… et quel homme ! Difficile de résumer en quelques lignes le parcours et la vie incroyables de Jean d’Ormesson, qu’il serait dommage de réduire à sa simple activité d’écriture – aussi riche fut-elle.

Mais, sans se définir lui-même féministe, il est quand celui qui a milité et a fait rentrer à l’Académie française la 1re femme en la personne de Marguerite Yourcenar avant d’être un orateur d’exception pour le discours d’intronisation auprès des Immortels d’une autre femme : Simone Veil. Merci Monsieur.

Et en 2018 ?

Finissons sur une note d’espoir malgré tout, parce qu’il faut bien et parce que 2017 a ouvert la voie – et même la voix – aux femmes. Oui il y a des raisons d’espérer qu’en 2018 les mouvements entamés en 2017 continueront et aboutiront en actions concrètes.

Il semble en effet difficile d’envisager un quelconque retour en arrière ou de ne pas poursuivre le mouvement, surtout si les politiques s’en mêlent.Mais attention : l’égalité se construit ensemble et non en opposition à un genre ou à un groupe. Le récent débat (re)lancé par la tribune des 100 femmes pour défendre le « droit

Égalité femmes - hommes

d’importuner » nous rappelle à quel point la question est sensible, les esprits échauffés et les passions exacerbées, faisant parfois perdre de vue le cœur du propos et le fond du sujet car : Non, défendre l’égalité des droits femmes – hommes n’est en rien s’opposer aux hommes ! Au contraire ! L’égaloté ne se construit pas contre eux mais avec eux.

Alors continuons et, ensemble, faisons avancer l’égalité !

Et comme l’a dit Oprah Winfrey en recevant son Golden Globe d’honneur le 7 janvier de cette année :

« Je veux que toutes les filles qui me regardent actuellement sachent qu’un nouveau jour est à l’horizon. Et quand ce jour nouveau apparaîtra enfin, ce sera grâce à beaucoup de femmes magnifiques, dont beaucoup sont dans cette pièce ce soir, et de certains hommes assez phénoménaux, qui se battent pour s’assurer qu’ils deviendront les leaders d’un temps où plus personne ne dira « me too ». »

Pour voir le discours dans son intégralité (doublé en français) en vidéo, c’est ici :

Time’s Up 

C’est fini ! Voilà ce que disent en chœur plus de 300 femmes d’Hollywood, de la plus grande des actrices telle que Meryl Streep, Cate Blanchett, Natalie Portman ou encore Reese Witherspoon, aux metteuses en scène, scénaristes…

Dans une lettre ouverte intitulée Dear Sisters ou Chères sœurs et publiée dans le New York Times, 300 personnalités du cinéma s’engagent ainsi pour lutter contre le harcèlement sexuel à travers un fonds de soutien d’aide aux victimes… dans tous les métiers. En quelques jours à peine, le fonds avait déjà recueilli 13 millions de dollars sur les 15 millions qu’il s’était fixé. Une 1re initiative solidaire qui devrait en appeler d’autres en 2018 !

Time's Up Dear sisters

Si 2017 peut être considérée comme l’année des femmes, elle reste loin d’être l’année des droits des femmes. En 2018, continuons le mouvement pour plus d’égalité !

À commencer par ce blog qui sera complété d’une page Facebook et d’une chaîne YouTube pour plus d’interviews, de réflexions, d’échanges, de diversité et d’engagement !

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