Le 3 novembre 2017 à 11h44, Mesdames, cessez le travail !

mouvement #3Novembre11h44 Les Glorieuses

Et oui, à partir d’aujourd’hui 11h45, les femmes travailleront « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année. La raison ? Les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes. Et les écarts ne sont pas près de se réduire. Selon le Forum économique mondial, l’égalité serait atteinte dans… 100 ans ! Cette année, la France figure à la 11e place mondiale du rapport sur la parité entre les femmes et les hommes, soit le 1er pays du G20. Toutefois, les inégalités persistent.

L’an dernier, les femmes devaient « arrêter » de travailler le 7 novembre à 16h34. Un an après, elles ont donc perdu 4 jours et 4 heures et 50 minutes !

Un salaire inférieur de 25,7 %

Selon Eurostat, à poste égal, les femmes gagnent en moyenne 15,8 % de moins sur la base des salaires horaires et 18,6 % en comparant les salaires mensuels en équivalent temps plein selon les chiffres de l’Insee. Pire, selon les Glorieuses, iles seraient même inférieurs à ceux des hommes à hauteur de 25,7 % tous temps de travail confondu. Des écarts qui se réduisent, certes, depuis le milieu des années 90 mais très lentement !

Et en la matière, la France est très très loin des bons élèves : en effet, elle se situe à la 129e place du classement… sur 144 pays ! Seule (petite) lueur d’espoir : elle était 134e l’an dernier !

217 ans pour atteindre l’égalité professionnelle

Le 2 novembre 2017, le Forum économique mondial publiait son rapport annuel The Global Gender Gap Report, issu d’une étude auprès de 144 pays portant sur 4 domaines :

  • La représentation et les opportunités économiques : salaires, participation et fonctions dirigeantes
  • L’éducation : accès à l’éducation de base et supérieure
  • L’émancipation politique : représentativité au sein des structures décisionnaires
  • La santé et la survie : espérance de vie et ratio filles-garçons

Et le constat n’est pas réjouissant : en effet, pour la 1re fois depuis une décennie de (petits) progrès, les écarts en 2017 se sont creusés. Il apparaît que 68 % des écarts dans le monde entre les genres ont été comblés en 2017… Ce taux était de 68,3 % en 2016 et de 68,1 % en 2015.

À ce rythme, l’égalité sera atteinte dans 100 ans. Pire, il faudra attendre 217 ans pour atteindre une parfaite égalité professionnelle femmes-hommes !

#3Novembre11h44, un hashtag pour dénoncer les inégalités

Les Glorieuses ont donc lancé un hashtag dédié à relayer sur les réseaux sociaux ce vendredi 3 novembre : #3Novembre11h44. Une initiative nécessaire pour ancrer le problème des inégalités au cœur des préoccupations et de la société française.

Parmi les soutiens de ce mouvement #3Novembre11h44, Helena Noguerra et Sony Chan.

Helena Noguerra #3novembre11h44

La France, 11e du classement et 1er pays du G20

Selon les zones du globe, les inégalités sont plus ou moins importantes. L’Europe de l’Ouest, région la plus active et performante en termes de réduction des inégalités femmes – hommes, devance ainsi l’Amérique du Nord. Côté mauvais élèves, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ferment la marche.

Toutefois, les inégalités s’accroissent aussi au sein de certains des pays de ces zones : en effet, la Chine, les États-Unis et l’Inde ont régressé en 2016, notamment sur la représentation politique et la participation économique.

La France gagne 6 places

Le classement général reste dominé – sans surprise – par les pays d’Europe du Nord, Islande, Norvège et Finlande en tête. Mais bonne nouvelle pour la France : l’hexagone, 17e en 2016, se classe cette année à la 11e place. Un rang dû en partie à la réduction des inégalités dans le domaine politique. À noter qu’en 2006, l’hexagone pointait à la 70e position.

Une évolution positive donc, source d’espoir. La France est ainsi le 1er pays du G20 concernant la parité femmes-hommes, devant l’Allemagne (12e), du Royaume-Uni (15e), du Canada (16e), de l’Afrique du Sud et de l’Argentine. Les États-Unis quant à eux n’arrivent qu’au 49e rang, soit 4 places de moins qu’en 2016.

Le potentiel des femmes encore largement sous-exploité

Sony Chan #3Novembre11h44Moins de 5 % des CEO de l’OCDE sont des femmes. Voilà le constat exprimé par la dernière étude Women Matter, menée par le cabinet de conseil McKinsey & Company. Difficile d’atteindre la parité lorsque les fonctions dirigeantes elles-mêmes reflètent les inégalités à ce point. Et malheureusement les pays les plus avancés sur les questions d’égalité des genres ne donnent pas forcément un bon exemple en la matière.

Ainsi, dans les pays du G20, les femmes ne représentent que 12 % des effectifs des comités exécutifs. La France fait à peine mieux avec 13,6 % mais reste très loin de l’Australie et de ses plus de 22 %.

12 milliards de dollars de manque à gagner

Pourtant, les femmes ne manquent pas d’ambition. 79 % d’entre elles assurent en effet vouloir accéder à des postes de top management… soit à peine moins que les hommes qui sont 81 % à afficher ses ambitions.

Où est le problème alors ? Il réside, comme bien souvent, dans les femmes elles-mêmes : en effet, seules 62 % des sondées estiment que carrière et vie de famille sont compatibles. Les hommes, eux, ne se posent pas la question puisque 80 % d’entre eux estiment pouvoir cumuler les deux. Il est alors bon de rappeler néanmoins que, au sein du foyer, 80 % des tâches ménagères et familiales sont encore gérées par les femmes !

Dommage parce que, selon le cabinet de conseil :

Une meilleure exploitation des compétences féminines permettrait de gonfler le PIB mondial de 12 milliards de dollars !

Cocorico néanmoins : d’après le rapport Global Gender Diversity 2016, les Françaises sont les femmes les plus ambitieuses de la planète avec 64 % à vouloir occuper un poste à faute responsabilité… très loin devant les Allemandes !

Bref, l’égalité, ce n’est pas pour demain, mais l’espoir, lui, est bien permis dès aujourd’hui !

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