Le 1er octobre a été lancée #Meandyoutoo, la 1re application d’autodiagnostic sur la culture du sexisme dans l’entreprise. Une plateforme conçue par Carole Michelon et Inès Dauvergne comme un véritable outil de prise de conscience et de sensibilisation pour les collaborateurs et de mesure de la diversité pour les entreprises. Un dispositif qui permet à chacun-e, hommes ET femmes, de se tester sur un certain nombre de situations qui relèvent du sexisme ou du harcèlement sexuel au travail et d’obtenir leur profil. Présentation de #Meandyoutoo, l’application de mesure de la diversité dans l’entreprise.
Selon le baromètre du Défenseur des droits, 1 personne sur 4 a subi ces 5 dernières années au moins une fois des propos sexistes, homophobes, racistes, handiphobes… en entreprise. Des insultes qui s’accompagnent d’une dévalorisation du travail.
1 an après les mouvements #MeToo et #balancetonporc, les actes de sexisme, notamment au travail, restent d’actualité. Et la question reste quant à elle sensible. Comment en effet différencier sexisme ou harcèlement des blagues graveleuses ou autres remarques déplacées… sans pour autant être véritablement sexistes ? L’application #Meandyoutoo aidera en partie à répondre à cette question !
49 % des femmes et 30 % des hommes déclarent entendre des plaisanteries sur les femmes au travail. En Allemagne et en Italie, elles ne sont que 10 à 17 %.
Source : Women in Foundation 2017
Le sexisme au travail en chiffres
- 74 % des femmes cadres et 80 % des femmes non-cadres déclaraient être régulièrement confrontées (même en tant que témoins) à du sexisme au travail (rapport CSEP, 2016), et 49 % en ont été victimes (CSA, 2016).
- 38 % des femmes cadres estiment être autant sollicitées que les hommes pour les décisions importantes. Elles sont 51% en Italie et 64% en Allemagne (rapport WIF 2017).
- 23 % des femmes et 12 % des hommes ont subi des propositions sexuelles insistantes au travail. 15 % des femmes et 9 % des hommes des attouchements (CSA, 2016).
- Pour 64 % des femmes et 76 % des hommes, la lutte contre le sexisme au travail concerne autant les femmes que les hommes.
Le sexisme et le harcèlement au travail sont une réalité. Malheureusement de nombreuses femmes, en particulier, y sont confrontées d’une manière ou d’une autre durant leur carrière. Toutefois, le sexisme est également souvent pratiqué de manière inconsciente, sans volonté de nuire ou de discriminer, par des hommes mais aussi par des femmes.
53 % des Français estiment que le mouvement #MeToo n’a eu de conséquences ni positives ni négatives. 32 % y voyant des conséquences plutôt positives.
Source : sondage Harris Interactive pour RTL Girls, 01/10/2018
#Meandyoutoo, comment ça marche ?
L’objectif de #Meandyoutoo est de permettre une prise de conscience individuelle du plus grand nombre sur le thème des stéréotypes de genre, du sexisme et du harcèlement sexuel au travail et une évolution des comportements. Il n’existe pas à ce jour pas d’outil impliquant, pédagogique et pratique qui permette de toucher les hommes comme les femmes pour les sensibiliser au sexisme en entreprise et à ses conséquences individuelles et collectives.
L’application #Meandyoutoo permet aux salariés de se tester sur un certain nombre de situations qui relèvent du sexisme ou du harcèlement sexuel au travail et d’obtenir leur profil : banalisation des agissements et auteur potentiel, minimisation et témoin passif ou identification et recadrage avec des explications pédagogiques et un rappel de la loi. Pour compléter le dispositif, un module de e-learning est prévu sur ce sujet.
39 % des personnes disent avoir parlé du harcèlement sexuel avec leurs proches, mais seules 16 % indiquent que cela a changé la façon dont elles perçoivent la question du harcèlement sexuel et 8 % qu’elles ont changé de comportement dans l’espace public.
Source : sondage Harris Interactive pour RTL Girls, 01/10/2018
Deux versions de cet outil sont disponibles : une version gratuite qui permet une diffusion large et en particulier dans les PME/TPE et une version « grande entreprise » qui peut être personnalisée et qui permet à l’entreprise d’avoir une cartographie des risques et des statistiques précises (et anonymes) sur les profils de ses salariés sur le sujet.
Un des messages véhiculés par l’application : « Si vous êtes témoin passif, vous pouvez aussi intervenir, sinon vous cautionnez également ces comportements et la situation ne changera pas. »
L’exemple de BNP Paribas
Partenaire du projet dès l’origine, BNP Paribas a donc testé la version entreprise mais aussi la version grand public. « Si on ne change pas aussi la société à l‘extérieur, le risque est de se contenter de changer notre entreprise mais pas les comportements », explique Caroline Courtin, responsable Diversité chez BNP Paribas.
Objectif : affiner les actions de sensibilisation sur le sujet même si l’outil ne peut pas être le seul dans l’entreprise. BNP Paribas travaille donc sur la mise en place d’un module elearning sur ce thème pour les collaborateurs en entreprise. « Le sexisme est le 1er sujet mais l’objectif de l’app est de toucher toutes les questions liées à la diversité : LGBT, religion… Tout sujet susceptible d’être lié à une discrimination en entreprise. »
Selon le sondage Harris Interactive pour RTL Girls (octobre 2018), ce sont les hommes de moins de 35 ans qui semblent avoir été le plus influencés par le mouvement Me Too : pour 25 % d’entre eux, cela a changé leur perception du harcèlement sexuel et 12 % affirment avoir changé leur comportement dans l’espace public. L’application Me and you too ne peut qu’aider à améliorer ces proportions !
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